Jenn a été interviewée pour un blog anglophone HorizonVU Music. L’interview nous apprend beaucoup de choses sur la création de son projet solo, son positionnement par rapport à Superbus, mais aussi une annonce pour sa tournée solo ainsi que des mots sur l’environnement, sujet qu’elle n’a que peu évoqué jusqu’à aujourd’hui. Le point de vue de Jenn sur le cinéma et son lien avec la musique est fort intéressant également. Pour ceux qui auraient du mal avec l’anglais, nous avons retranscrit l’intégralité de l’échange.
Tony Taylor : Jenn, merci de prendre le temps de te joindre à nous ici à HorizonVU Music. Il a été prouvé que ton goût pour les Etats-Unis vient de l’époque où tu étais adolescente. Cela dit, quels artistes américains dirais-tu qu’ils t’ont influencé le plus au regard du style que tu as développé plus tard avec Superbus.
Jenn Ayache : J’ai toujours été influence par les leaders féminines, aussi loin que je m’en souvienne, la première personne qui me resta en tête quand j’étais enfant était allemande. C’était Nina Hagen ! Après ça, le duo français Les Rita Mitsouko, et ensuite je découvris beaucoup de groupes américains ou anglais comme Sublime, Nirvana, The Red Hot Chili Peppers, Madness, The Specials, et des groupes avec des leaders féminines comme No Doubt, Blondie, Texas, Garbage. J’étais impressionnée de voir toutes ces femmes se comporter comme des hommes, avec un côté très girly. C’est ce mélange que j’aime.
TT : Tu as annoncé le lancement de ton premier album solo en novembre dernier, suivit par la sortie des titres Si J’essaye et L’Américain. Quelles sont les circonstances qui t’ont menée à produire ton premier album sous le pseudonyme Jenn Ayache ?
JA : Après quasiment 15 ans en groupe, écrivant et imaginant les choses pour un groupe, et tournant beaucoup, j’avais besoin de changer quelque chose, de me réinventer. Superbus est ma famille, cet album « solo » n’est qu’une sorte de nouveau film pour moi, où je joue un nouveau personnage, la personne que je suis aujourd’hui. Et j’avais besoin de me prouver que j’étais prête à être davantage seule, que je n’étais plus un enfant, que je pouvais tout gérer seule. Jenn Ayache est mon vrai nom, je ne me cache donc plus derrière quatre grands gars, ou derrière le nom d’un groupe.
TT : Le single et le clip de L’Américain ont reçu un succès critique sur toute la planète. Qu’est-ce qui t’a décidée de filmer le clip de ce titre aux Etats-Unis plutôt qu’en France ou ailleurs ?
JA : L’Américain est une chanson écrite pour quelqu’un que je connais, qui me fait penser à tous les clichés que les filles ont sur le vrai mec américain. Sa façon de fumer, sa façon de peigner ses cheveux à l’arrière, comme James Dean ou tous ces acteurs américains des années 50. Donc pour ce clip j’avais besoin de voir ce gars dans son propre élément, les Etats-Unis, le désert, le soleil. Nous avons beaucoup de belles choses en France, mais j’avais besoin de voir le paysage dont je parle dans la chanson.
TT : Derrière ta carrière riche en succès dans l’industrie musicale, tu as aussi été impliquée dans des films, à la fois devant et derrière la caméra. Dirais-tu que ta passion pour le cinéma a été un complément de ton travail comme chanteuse/auteure de chansons ?
JA : J’ai souvent commencé d’écrire une chanson en raison d’images, ou d’un détail sur quelqu’un ou quelque chose. C’est toujours visuel au départ. Pour moi, c’est naturel, oreilles et yeux vont ensemble. La musique est très importante dans les films, et quand cela marche vraiment, on a une sensation de perfection. J’aime écrire mes propres scripts de clips pour être sûre que je vais montrer ce qui est dans mon esprit quand j’écrivais la chanson et je travaille ensuite avec d’autres réalisateurs pour avoir plus d’idées, comme j’adore partager les idées !
TT : HorizonVuMusic est actuellement engagé dans une campagne pour unir les mondes de la Musique, du Film et de la Mode derrière la déclaration du réchauffement climatique ‘Women’s Earth and Climate Action Network’ (WECAN). Quelle est ton opinion sur le débat du réchauffement climatique, et trouves-tu que ce sujet est souvent débattu par les artistes français ?
JA : Malcom X a dit que “le Futur appartient à ceux qui s’y préparent aujourd’hui » et je pense que nous devons vraiment prendre conscience de ça, c’est un dur travail pour nous tous, chaque jour. Nous devons réaliser que chaque détail compte, notre façon de manger, de conduire, de se comporter avec les gens, ce que nous achetons, ce que nous regardons à la télé, et j’essaie donc de prendre soin de ma planète chaque fois que je peux, parce que c’est notre maison. Et je pense que nous devrions définitivement parler davantage de toutes les choses que nous pourrions encore changer pour arranger la situation.
TT : Quels autres projets prépares-tu pour le reste de 2014 ?
JA : Plus de clips, plus de musique et une tournée qui commencera cet automne. Soyons créatifs !
Ayant eu des problèmes de scans, pour le (malheureusement court) interview de WAD, nous vous renvoyons au site Jenn’s Attic, où vous trouverez aussi deux photos du shooting de l’album +001.